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Référence de la petite annonce : 6209
Je propose dans la catégorie : spiritualité
Pièce jointe: Les relations speciales.doc
annonce déposée le : 21-10-2008
Par : avi
Les relations spéciales, par Kenneth Wapnick

image de l'annonce 6209

Bonjour,

Voici un texte de Kenneth Wapnick, tiré de l'introduction générale au Cours En Miracles, qui parle en particulier des relations "spéciales", dans la vision du Cours. J'ai trouvé ce texte très parlant et riche d'enseignements quant à la "vision" de qui est l'autre dans la relation, et de ce que je suis amené(e) à projeter sur lui/elle. Encore une belle route sur "Qui Je Suis Vraiment" !

Kenneth nous parle d'une forme d'amour que nous pratiquons dans la spécificité, et qui est en réalité associée au manque et à la culpabilité :

"Quand tu satisferas les besoins spéciaux que je me suis fixés, je t’aimerai."
Tu remplis mes besoins spéciaux et je remplis les tiens :
"Un autre mot pour décrire le même genre de dynamique est la dépendance. "
Le manque est l'expression de la peur et au final, de la culpabilité :
"L’intention est de compenser ce qui paraît manquer en soi en se servant de quelqu’un qui comblerait le vide."
Contempler le vide qui est en nous est une expérience terrible pour l'ego :
"L’expérience qui consisterait à confronter l’horreur que nous croyons être serait si épouvantable que nous ferions n’importe quoi au monde pour l’éviter."
Nous cherchons indéfiniment d'autres partenaires pour une seule raison, échapper à notre culpabilité :
"Alors la même dynamique se poursuit d’une personne à une autre. Vous pouvez la répéter à perpétuité ou vous finis­sez par vous occuper de votre vrai problème qui est celui de votre culpabilité. [...] Imaginons que notre esprit est un bocal qui contient toute notre culpabi­lité. Ce que nous désirons par dessus tout, c’est garder cette culpabilité à l’intérieur de ce bocal sans rien en savoir. Cher­cher un partenaire spécial, c’est chercher quelqu’un qui puisse servir de couvercle à ce bocal. Nous désirons qu’il le ferme hermétiquement. "
L'exclusivité ne peut représenter l'Amour, car l'Amour ne divise pas, il englobe tout :
"Si vous vous êtes engagé dans une relation spéciale, elle sera exclusive. Il n’y aura de place pour personne d’autre.
Pour l’ego l’amour se mesure. Il n’y en a qu’une certaine quantité; quand j’aime celui-ci, je ne peux pas aimer autant celui-là. [...] Dans une relation sainte, aimer une personne ne signifie pas exclure les autres; on n’aime pas aux dépens de quelqu’un d’autre."
Note: La terminologie utilisée dans ce texte, comme dans Un Cours En Miracles, est chrétienne. Cependant les mots utilisés ne le sont pas dans le cadre d'une théologie en particulier, mais dans celle d'une "connaissance" universelle.
A des fins de clarification, tu trouveras un glossaire en annexe qui précise le sens dans lequel ces mots sont employés.

Le texte complet de Kenneth Wapnick , dont celui-ci est issu, a été publié sur le site Etreplus, dans la petite annonce n° 6161
Un Cours En Miracles est disponible à la vente sur Amazon, entre autres, aux éditions du Roseau.

Texte imprimable en pièce jointe au format Word

Avec amour
Avi


Utilisez toujours votre discernement par rapport à ces textes
Vous avez un libre arbitre, alors utilisez-le!


Les relations spéciales

Ce que j’ai décrit jusqu’à maintenant par les termes de colère et d’attaque n’est réellement que l’une des formes que prend la projection. C’est la forme la plus visible des deux formes d’attaque auxquelles le Cours fait allusion sous le nom de relations spéciales. L’idée de spécialisme (le fait de rendre spécial ou de devenir spécial) et la transformation de nos relations spéciales en relations saintes constituent les concepts les plus difficiles à comprendre dans le Cours et encore plus à vivre et à mettre en pratique.


Les relations spéciales se présentent sous deux formes: la première est la relation spéciale de haine —dont nous venons de parler—, celle où nous cherchons celui qui sera l’objet de notre haine afin de pouvoir échapper à sa vraie cause qui est nous-mêmes. La seconde forme est celle à laquelle le Cours fait allusion sous le nom de relation spéciale d’amour. C’est la plus puissante et la plus perfide, étant la plus subtile. Encore une fois il n’y a pas dans le Cours de concept plus dif­ficile à comprendre ni à appliquer à soi-même. Il n’est fait aucune mention de la relation spéciale dans le livre d’exerci­ces ni dans le manuel, et dans le texte elle n’apparaît qu’au chapitre 15; dans les 9 chapitres suivants, c’est presque la seule chose dont il soit question.


La raison pour laquelle l’amour spécial est si difficile à reconnaître et à résoudre est qu’il semble être quelque chose qu’il n’est pas. Il est très difficile de se cacher le fait que l’on est en colère contre quelqu’un. On peut le faire pendant un moment mais on ne peut pas maintenir cette illusion très longtemps. La relation spéciale d’amour est tout à fait diffé­rente. Elle semble toujours être ce qu’elle n’est pas. C’est vraiment le phénomène le plus tentant et le plus trompeur du monde. Elle suit pratiquement les mêmes principes que la haine spéciale mais sous une forme différente. Nous essayons de nous débarrasser de notre culpabilité en la voyant chez quelqu’un d’autre. Ce n’est réellement qu’un léger voile sur de la haine. Cette haine, je le répète, est celle que nous res­sentons envers nous-mêmes et que nous essayons de rejeter sur un autre afin de ne pas la ressentir. Maintenant je voudrais présenter en termes généraux ses trois modes d’opération et montrer comment, sous prétexte de nous sauver de notre cul­pabilité, par « l’amour » ce que l’ego est réellement en train de faire, c’est de renforcer la culpabilité par la haine.


Permettez-moi de vous décrire d’abord ce qu’est la rela­tion spéciale d’amour et ensuite nous discuterons de la façon dont elle opère. Vous vous rappellerez qu’au début, quand je vous ai parlé de la culpabilité et de toutes ses dénominations, j’ai dit que nous croyons avoir en nous quelque chose qui fait défaut, qui manque. C’est ce que le Cours signifie quand il parle du principe de pénurie qui se trouve en fait à la base de toute la dynamique de l’amour spécial.


Ce que dit le principe de pénurie c’est qu’il y a quelque chose qui manque au-dedans de nous. Quelque chose est resté insatisfait, incomplet. A cause de ce manque nous avons cer­tains besoins. Cela constitue une partie importante de toute l’expérience de culpabilité. Encore une fois nous nous tour­nons vers l’ego en criant: « Au secours! Le sentiment de mon néant ou de mon vide ou du manque de quelque chose, est absolument intolérable; il faut que tu fasses quelque chose. »


L’ego répond: « D’accord, voilà ce que nous allons faire. » Et l’ego commence par nous gifler en pleine figure en disant: « Oui, tu as tout à fait raison; tu n’es qu’une abjecte créature et rien ne peut changer le fait que tu n’as pas ou qu’il te manque ce dont tu as un besoin vital. » Bien sûr l’ego ne nous dit pas que c’est Dieu Qui nous manque car s’il nous le disait, nous choisirions Dieu et il cesserait d’exister. L’ego dit que quel­que chose de fondamental manque en nous et que rien ne peut y remédier. Il ajoute cependant que nous pouvons faire quel­que chose pour soulager la douleur que nous cause ce man­que. Comme il est vrai que rien ne peut combler ce vide énorme en nous, nous pouvons chercher à l’extérieur de nous quelqu’un ou quelque chose capable de compenser ce qui manque en nous.


En gros ce que dit l’amour spécial c’est que j’ai certains besoins spécifiques que Dieu ne peut pas satisfaire parce que, encore une fois, j’ai fait inconsciemment de Dieu mon ennemi et ce n’est pas donc vers le vrai Dieu que je me tourne pour trouver de l’aide à l’intérieur du système de pensée de l’ego. Mais que je te trouve, toi, personne spéciale dotée de certaines qualités ou de certains attributs, et j’aurai décidé que tu réponds à mes besoins spéciaux. Voilà d’où vient l’expression « relations spéciales ». Mes besoins spéciaux seront satisfaits par certaines qualités spéciales en toi, ce qui fait de toi une per­sonne spéciale. Quand tu satisferas les besoins spéciaux que je me suis fixés, je t’aimerai. Et quand je pourrai satisfaire cer­tains besoins spéciaux que tu auras, alors tu m’aimeras. Du point de vue de l’ego, c’est un mariage béni des cieux.

C’est pourquoi ce que le monde appelle amour est réelle­ment du spécialisme, lequel est une grosse déformation de l’amour tel que le verrait le Saint-Esprit. Un autre mot pour décrire le même genre de dynamique est la dépendance. Je deviens dépendant de toi pour satisfaire mes besoins et je te rendrai dépendant de moi pour satisfaire les tiens. Tant que nous faisons cela tous les deux, tout va bien. Voilà essentiel­lement ce qu’est le spécialisme. L’intention est de compenser ce qui paraît manquer en soi en se servant de quelqu’un qui comblerait le vide. C’est avec les gens que nous faisons cela de la façon la plus évidente et la plus destructrice. Cependant nous pouvons aussi le faire avec des substances et des choses. Par exemple l’alcoolique essaie de remplir un vide en lui — ou en elle — en ayant une relation spéciale avec la bouteille. Les gens qui abusent de la nourriture font la même chose. Les gens qui ont la manie d’acheter des vêtements, d’accumuler des fortunes, d’acquérir des tas de choses ou de chercher une position dans le monde, tout cela c’est la même chose. C’est tenter de compenser le sentiment de dégoût de soi-même par une action extérieure qui nous fera nous sentir bien. Vers la fin du texte il y a un très beau passage qui dit: « Ne cherche pas à l’extérieur de toi » (T-29.VIII). C’est toujours une idole que nous cherchons à l’extérieur de nous, et elle se définit comme un substitut à Dieu. Or Dieu seul peut satisfaire tout besoin. Ce que fait le spécialisme, c’est de servir les fins de l’ego en semblant nous protéger de notre culpabilité alors qu’en fait il la renforce. Il s’y prend de trois façons principa­les que je vais résumer maintenant.


La première façon, c’est qu’ayant un besoin spécial que tu viens satisfaire, je ferai de toi le symbole de ma culpabilité. (Je parle maintenant dans le contexte de l’ego. Ne nous occu­pons pas du Saint-Esprit pour l’instant). Ce que je fais, c’est de t’associer à ma culpabilité parce que le seul objectif que j’ai donné à ma relation et à mon amour pour toi c’est de ser­vir à satisfaire mes besoins. Donc, alors qu’à un niveau cons­cient je fais de toi un symbole d’amour, à un niveau inconscient ce que j’ai réellement fait de toi c’est le symbole de ma culpabilité. Si je n’avais pas cette culpabilité, je n’aurais aucun besoin de toi. Le fait même que j’ai ce besoin de toi me rappelle inconsciemment que je suis réellement coupable. Voilà donc la première façon: l’amour spécial ren­force la culpabilité dont il essaie de se protéger. Plus tu deviens important(e) dans ma vie, plus tu me rappelleras que la vraie utilité que tu as dans ma vie est de me protéger de ma culpabilité, ce qui renforce le fait que je suis coupable.


Pour nous aider à comprendre ce processus, imaginons que notre esprit est un bocal qui contient toute notre culpabi­lité. Ce que nous désirons par dessus tout, c’est garder cette culpabilité à l’intérieur de ce bocal sans rien en savoir. Cher­cher un partenaire spécial, c’est chercher quelqu’un qui puisse servir de couvercle à ce bocal. Nous désirons qu’il le ferme hermétiquement. Tant que le couvercle fermera bien le bocal, ma culpabilité ne pourra pas émerger dans ma cons­cience et donc je n’en saurai rien; elle restera dans mon inconscient. Le fait même que j’ai besoin de toi pour servir de couvercle à mon bocal me rappelle qu’il y a quelque chose de terrible que je détesterais voir s’échapper ou se répandre. Encore une fois le fait même que j’ai besoin de toi me rap­pelle inconsciemment que j’ai toute cette culpabilité.


La seconde façon dont l’amour spécial renforce la culpa­bilité se fait par le « syndrome de la mère juive ». Qu’est-ce qui arrive quand une personne qui jusque-là remplissait tous mes besoins, se met soudain à changer et ne répond plus exactement à mes besoins de la même façon qu’auparavant? Les êtres humains ont le talent infortuné de changer et de grandir; ils ne restent pas figés comme on le souhaiterait. Cela signifie que quand la personne commence à changer (elle n’a plus besoin de moi de la façon dont elle avait besoin de moi au début), le couvercle du bocal commence à se dévis­ser. Mes besoins spéciaux ne sont plus satisfaits sous la forme que j’avais demandée. Quand le couvercle se devise, ma cul­pabilité dévisse monte soudain à la surface pour s’échapper et devient menaçante. La culpabilité qui s’échappe de ce bocal signifie ma prise de conscience de l’horrible chose que je crois être. Et c’est cette expérience que je voudrais éviter le plus au monde.


Dans un passage de l’Exode, Dieu dit à Moïse: « Personne ne peut regarder ma face et vivre. » Nous pouvons déclarer la même chose au sujet de la culpabilité: personne ne peut regarder la face de la culpabilité et vivre. L’expérience qui consisterait à confronter l’horreur que nous croyons être serait si épouvantable que nous ferions n’importe quoi au monde pour l’éviter. Aussi, quand le couvercle se desserre et que ma culpabilité commence à bouillonner à la surface, je me mets à paniquer parce que tout d’un coup je suis confronté par tous ces horribles sentiments que j’ai à mon sujet. Mon but est donc très simple: revisser ce couvercle aussi vite que possible. Cela signifie que je désire que tu retournes là où tu étais auparavant. Le moyen le plus efficace au monde de con­traindre une personne à faire ce qu’on veut, c’est de la rendre coupable. Si vous voulez qu’une personne fasse ce que vous voulez, faites-la se sentir vraiment coupable et elle fera ce que vous désirez. Personne n’aime se sentir coupable.


La manipulation par la culpabilité est la marque typique de la mère juive. Ceux qui ne sont pas juifs en sont tout aussi conscients. Que vous soyez italien, irlandais, polonais ou autre chose, c’est toujours le même système parce que ce syn­drome est universel. J’essaierai de vous faire sentir coupable en vous disant quelque chose comme ça: « Qu’est-ce qui t’est arrivé? Toi qui étais si gentil, affectueux, sensible, doux, décent, attentionné et compatissant, regarde-toi! Regarde combien tu as changé! Maintenant tu t’en fiches complète­ment. Tu es égoïste, tu ne penses qu’à toi, tu es complètement indifférent » et ainsi de suite. Tout ce que j’essaie vraiment de faire c’est de te faire sentir coupable pour que tu redeviennes comme tu étais auparavant. Tout le monde en est conscient, n’est-il pas vrai?


Alors, si tu joues au même jeu de culpabilité que moi, tu feras ce que je veux et ensuite le couvercle se refermera et je t’aimerai comme avant. Si tu ne joues plus ce jeu-là, je me mettrai vraiment en colère contre toi et mon amour se trans­formera très rapidement en haine (ce que c’était tout le temps). On déteste toujours celui dont on dépend pour les raisons que j’ai énumérées dans le premier exemple, parce que la personne dont on dépend force à se souvenir de sa pro­pre culpabilité et on déteste cela. Alors, par association, on déteste la personne soi-disant aimée. Le second exemple le montre bien. Quand vous ne répondrez plus à mes besoins comme je le désire, je commencerai à vous détester. La rai­son pour laquelle je vous détesterai est que je trouve impossi­ble de confronter ma propre culpabilité. Cela s’appelle la fin de la lune de miel. Cela semble arriver de plus en plus tôt ces jours-ci.


Quand les besoins spéciaux ne sont plus satisfaits comme ils l’étaient au début, l’amour se change en haine. Ce qui arrive quand l’autre personne dit qu’elle ne servira plus de couvercle à votre bocal est évident. Je trouve quelqu’un d’autre. Le livre d’exercices le dit bien dans une des leçons: « Un autre peut être trouvé » (L-pI.170.8:7), et assez facile­ment. Alors la même dynamique se poursuit d’une personne à une autre. Vous pouvez la répéter à perpétuité ou vous finis­sez par vous occuper de votre vrai problème qui est celui de votre culpabilité.


C’est en abandonnant cette culpabilité que vous pourrez vous engager dans une relation différente. Ce sera l’amour tel que le conçoit le Saint-Esprit. Jusque-là et tant que votre seul but sera de dissimuler votre culpabilité, vous ne ferez que chercher d’autres couvercles pour votre bocal. Le monde coopérera toujours à trouver des gens qui satisferont ce besoin. Tout ce que nous ferons, ce sera de nous engager dans une série de relations spéciales, les unes après les autres, pro­cessus que le Cours décrit en détails assez pénibles.


La troisième façon dont le spécialisme dissimule la haine et la culpabilité sous couvert d’amour, concerne les deux rela­tions de haine et d’amour. Chaque fois que l’on se sert d’une personne pour satisfaire ses besoins, on ne la voit pas réelle­ment pour ce qu’elle est; on ne voit pas vraiment le Christ en elle. Il est plus intéressant de la manipuler pour qu’elle réponde à nos besoins. Nous ne la considérons pas réellement pour la lumière qui brille en elle; nous la considérons pour la forme particulière de ténèbres qui correspondra le mieux à notre forme particulière de ténèbres. Chaque fois que nous nous servons d’une personne ou que nous la manipulons pour satisfaire nos propres besoins, nous l’attaquons parce que nous attaquons sa vraie identité de Christ et nous la voyons comme un ego, ce qui renforce l’ego en nous. L’attaque est toujours haine, aussi doit-elle nous faire sentir coupables.


Voilà donc les trois façons dont l’ego renforce la culpa­bilité, même s’il déclare agir différemment. C’est pourquoi le Cours décrit la relation spéciale comme le foyer de la culpabilité.

Encore une fois ce qui fait de l’amour spécial une défense si efficace et si ravageuse du point de vue de l’ego, c’est qu’il semble être quelque chose qu’il n’est pas. Il semble être si beau, si plein d’amour, si saint au premier abord. Mais il change bien vite à moins qu’on ne dépasse son apparence pour arriver au problème fondamental qu’est notre culpabilité.


Dans le texte il y a un passage très important qui est inti­tulé: « Les deux tableaux » (T-17.IV); il décrit la différence qui existe entre le tableau de l’ego et celui du Saint-Esprit. Le tableau de l’ego est l’amour spécial: c’est un tableau de cul­pabilité, de souffrance et finalement de mort. Ce n’est pas le tableau que l’ego désire que nous voyons car, encore une fois, si nous savions vraiment ce que l’ego manigance, nous ne voudrions pas y prêter attention. Aussi l’ego met-il le tableau dans un très beau cadre tout orné, étincelant de dia­mants et débordant de rubis et de toutes sortes de pierres pré­cieuses. Séduits par le cadre ou par les bons sentiments que le spécialisme prétend nous offrir, nous ne nous rendons pas compte que le cadeau réel est la culpabilité et la mort. Ce n’est qu’en regardant le cadre de plus près que nous nous apercevons que les diamants sont réellement des larmes et que les rubis sont des gouttes de sang. Voilà ce qu’est l’ego. C’est un passage extrêmement puissant. Par contre le tableau du Saint-Esprit est tout à fait différent. Le cadre en est très léger et tombe pour nous faire voir le vrai don, qui est l’Amour de Dieu.

Il y a une autre qualité très importante qui indiquera à coup sûr si vous êtes engagé(e) dans une relation spéciale ou dans une relation sainte. Ce sera votre attitude envers les autres. Si vous vous êtes engagé dans une relation spéciale, elle sera exclusive. Il n’y aura de place pour personne d’autre. La raison en est évidente une fois que vous vous rendez compte de la façon dont opère l’ego: si je fais de vous mon sauveur et que c’est de ma culpabilité que vous me sauvez, alors votre amour pour moi et l’attention dont vous m’entou­rez doivent me sauver de ma culpabilité que j’essaie de cacher. Si par contre votre intérêt se porte ailleurs — que ce soit sur une personne ou une activité —, je ne recevrai pas cent pour cent de votre attention. Je recevrai d’autant moins d’attention ou d’intérêt que vous vous les placerez sur autre chose ou sur quelqu’un d’autre. Tout cela veut dire que si je ne reçois pas cent pour cent de votre intérêt, le couvercle de mon bocal commencera à se dévisser. C’est l’origine de toute jalousie. Voilà pourquoi les gens deviennent jaloux et sentent que leurs besoins spéciaux ne sont plus satisfaits de la façon dont ils l’espéraient.

Si donc vous aimez quelqu’un en plus de moi, je recevrai moins d’amour de vous. Pour l’ego l’amour se mesure. Il n’y en a qu’une certaine quantité; quand j’aime celui-ci, je ne peux pas aimer autant celui-là. Pour le Saint-Esprit l’amour est qualitatif et inclut tout le monde. Cela ne veut pas dire que nous aimons tout le monde exactement de la même façon; cela n’est pas possible en ce monde. Cela veut dire cependant que la source de l’amour est la même pour tous; l’amour est le même mais les moyens d’expression varient.


J’« aimerai » mes parents « plus » que je n’aimerai les parents de quelqu’un d’autre dans la pièce, non en qualité mais en quantité. L’amour sera au fond le même mais, bien sûr, il s’exprimera de façon différente. Ce n’est pas que j’aime moins vos parents parce que j’aime les miens ou bien que mes parents sont meilleurs que les vôtres. Cela veut dire que ces personnes soient celles que j’ai choisies car ma relation avec elles m’apprendra à pardonner et me permettra ainsi de nie souvenir de l’Amour de Dieu. Cela ne veut pas dire que vous devez vous sentir coupable d’entretenir une relation plus intime avec certaines personnes qu’avec d’autres. Il y a des exemples dans les évangiles qui illustrent bien que Jésus était plus proche de ses disciples que des gens qui le suivaient. Non qu’il ait moins aimé ces gens-là, mais l’expression de son amour était plus intime et plus profonde avec certaines personnes qu’avec d’autres.


Dans une relation sainte, aimer une personne ne signifie pas exclure les autres; on n’aime pas aux dépens de quelqu’un d’autre. L’amour spécial se donne toujours aux dépens de quelqu’un d’autre. C’est toujours un amour fondé sur la comparaison, où certaines personnes sont comparées à d’autres; il manque quelque chose à certains, d’autres sont acceptables. L’amour de ce monde n’est pas comme cela. Vous reconnaissez que certaines personnes vous ont été « données » et que vous les avez choisies pour pouvoir appren­dre et enseigner certaines leçons; cela ne rend pas cette per­sonne meilleure ou pire qu’une autre. Encore une fois on peut toujours distinguer une relation spéciale d’une relation sainte par son degré d’exclusion des autres.


Glossaire (extrait)


Nous présentons ce petit glossaire au lecteur afin de l’aider à comprendre les termes spécifiques et exclusivement employés dans Un Cours en Miracles. Les explications des termes sont empruntées au Glossary-Index for A COURSE IN MIRACLES (Glossaire-Index de UN COURS EN MIRACLES) de Kenneth Wapnick.


Un Cours en Miracles
- le Cours renvoie souvent à lui-même; son but n’est ni l’amour ni Dieu, mais c’est de dé­faire par le pardon les obstacles de culpabilité et de peur qui nous empêchent de L’accepter; il se concentre donc principalement sur l’ego et sur les moyens de le dé-faire, plutôt que sur le Christ ou le pur esprit.


Dieu - première personne de la Trinité; le Créateur, Source de tout être et de toute vie; le Père, Dont la paternité est déter­minée par l’existence de Son Fils, le Christ; la première Cause, Dont le Fils est l’Effet; l’essence de Dieu est pur esprit, partagé par toute la création dont l’unité est l’état du Ciel.


le Christ - seconde personne de la Trinité; le seul Fils de Dieu ou la totalité de la Filialité; l’être que Dieu a créé par extension de Son Pur Esprit; bien que le Christ crée comme Son Père, Il n’est pas le Père puisque Dieu a créé le Christ mais que le Christ n’a pas créé Dieu. (Note: ne se rapporte pas exclusivement à Jésus.)


le Saint-Esprit - troisième personne de la Trinité, décrite métaphoriquement dans le Cours comme la Réponse de Dieu à la séparation; lien de communication entre Dieu et Ses Fils séparés, qui comble la brèche qui existe entre l'Esprit du Christ et notre esprit divisé; c'est le souvenir de Dieu et de Son Fils que nous avons emporté avec nous dans le rêve; c'est Celui Qui voit nos illusions (la percep­tion), et Qui nous conduit à travers elles à la vérité (la con­naissance); c'est la Voix pour Dieu Qui parle pour Lui et pour notre vrai Soi, en nous rappelant l'Identité que nous avons oubliée; appelé aussi le Pont, le Consolateur, le Guide, le Médiateur, le Maître et l'Interprète.


la culpabilité - sentiment que le péché fait éprouver; elle vient de notre esprit et se reflète dans toutes nos croyances et les sentiments négatifs que nous entretenons sur nous-mêmes et qui sont en grande partie inconscients; la culpa­bilité repose sur un sentiment d’indignité inhérente qui semble être au-delà même du pouvoir de pardonner de Dieu car nous croyons à tort qu’Il exige que nous soyons punis pour notre apparent péché de séparation contre Lui; en suivant le conseil de l’ego--ne regardons pas notre cul­pabilité ou nous serons détruits—, nous nions la présence de la culpabilité dans notre esprit et la projetons sur les autres sous forme d’attaque ou bien sur notre corps sous forme de maladie.


amour - connaissance: Essence de l’être de Dieu et de Sa relation avec Sa création, laquelle est éternelle et immua­ble; l’amour est au-delà de toute définition et de tout enseignement et ne peut être connu et ressenti que quand le pardon a supprimé les barrières de la culpabilité.

Vraie perception: impossible dans le monde illusoire de la perception, l’amour s’exprime dans la vraie perception à travers le pardon; émotion donnée par Dieu — par opposi­tion avec l’émotion de peur de l’ego —, l’amour se reflète dans toute expression d’union vraie avec autrui.


l’ego - croyance en la réalité d’un être séparé ou faux, substi­tut du Soi que Dieu a créé; pensée de séparation qui fait surgir le péché, la culpabilité, la peur; système de pensée fondé sur les relations spéciales et destiné à se protéger; partie de l’esprit qui croit être séparée de l’Esprit du Christ. L’esprit divisé a deux parties: l’esprit faux et l’esprit juste; presque tout le temps l’ego désigne « l’esprit faux », mais peut aussi inclure la partie de l’esprit divisé qui est capable d’apprendre à choisir « l’état d’esprit juste ». (Note - à ne pas assimiler cet ego à l’« ego » de la psycha­nalyse; il peut cependant équivaloir plus ou moins à la psyché entière, dont l’« ego » est une partie.)


l’esprit - connaissance: agent actif du pur esprit, auquel il est à peu près équivalent et auquel il fournit son énergie créatrice. perception: agent qui choisit: nous sommes libres de croire que nos esprits sont séparés ou détachés de l’Esprit de Dieu (esprit faux) ou bien qu’ils peuvent retourner à Lui (esprit juste); ainsi, pour comprendre l’esprit séparé, on peut le diviser en trois parties: l’esprit faux, l’esprit juste et la partie de l’esprit (« le décideur ») qui choisit entre eux; à ne pas confondre avec le cerveau, qui est un organe physique et donc un aspect de notre moi corporel.


l’esprit faux - partie de notre esprit séparé et divisé qui con­tient l’ego—la voix du péché, de la culpabilité, de la peur et de l’attaque; il nous est constamment demandé de choi­sir l’état d’esprit juste plutôt que l’état d’esprit faux qui nous emprisonne toujours davantage dans le monde de la séparation.


l’esprit juste - partie de notre esprit séparé qui contient le Saint-Esprit—la Voix du pardon et de la raison; il nous est constamment conseillé de choisir celle-ci plutôt que l’esprit faux, de suivre la direction du Saint-Esprit plutôt que celle de l’ego, et de retourner à l’Esprit Un du Christ.


l’attaque - tente de justifier la projection de la culpabilité sur les autres en dénonçant leur état de pécheur ainsi que leur culpabilité afin de s’en sentir libéré; comme l’attaque est toujours une projection de la responsabilité de la séparation, elle ne peut jamais être justifiée; elle sert aussi à indiquer la pensée de séparation d’avec Dieu, laquelle nous pousse à croire que Dieu nous attaquera et nous punira à Son tour.


le pardon - observe le spécialisme avec le Saint-Esprit Jésus, sans culpabilité ni jugement; le pardon est notre fonction spéciale qui transforme notre perception d’autrui d’« ennemi » (haine spéciale) ou d’« idole salvatrice » (amour spécial) à celle de frère et ami, en retirant de lui toutes nos projections de culpabilité; le pardon est l’expression du miracle ou la vision du Christ, qui voit tout le monde uni dans la Filialité de Dieu et qui regarde au-delà des apparentes différences qui signalent la séparation: percevoir le péché comme réel c’est rendre le pardon impossible; le pardon, c’est reconnaître que ce que nous pensions nous avoir été fait, c’est nous qui nous le sommes fait, puisque nous sommes responsables de notre scénario de vie et que nous sommes donc seuls à pouvoir nous pri­ver de la paix de Dieu; alors, nous pardonnons aux autres ce qu’ils ne nous ont pas fait, et non ce qu’ils nous ont fait.


le principe de pénurie - aspect de la culpabilité; c'est la croyance que nous sommes vides, incomplets et que nous manquons de ce dont nous avons besoin; elle nous pousse à rechercher des idoles ou des relations spéciales dans le but de remédier au manque que nous ressentons en nous‑mêmes; ce principe contraste avec le principe d'abon­dance de Dieu.


la projection - loi fondamentale de l'esprit: la projection fait la perception — ce que nous voyons à l'intérieur de nous détermine ce que nous voyons à l'extérieur de notre esprit. esprit faux: renforce la culpabilité en la déplaçant sur autrui, en l'attaquant et en niant sa présence en nous-mêmes; elle essaie de faire passer notre culpabilité de la séparation de nous-mêmes sur les autres. esprit juste: c'est le principe de l'extension, qui dé-fait la culpabilité en permettant que le pardon s'étende (se pro­jette) par nous.


la relation sainte - moyen qu'emploie le Saint-Esprit pour dé-faire la relation non-sainte ou spéciale en changeant le but de la culpabilité en celui du pardon ou de la vérité; c'est aussi le processus du pardon par lequel celui qui per­çoit qu'un autre est séparé s'unit à lui en esprit à travers la vision du Christ.


les relations spéciales - ce sont les relations où nous proje­tons notre culpabilité et que nous utilisons comme substi­tuts à l'amour et à notre vraie relation avec Dieu; ce sont les défenses qui renforcent notre croyance dans le principe de pénurie tout en prétendant le dé-faire — faisant ce qu'elles voudraient défendre —; en effet les relations spé­ciales essaient de combler le manque que nous avons perçu en nous en prenant aux autres, considérés bien sûr comme séparés, et en renforçant la culpabilité, qui vient en fin de compte de ce que nous croyons être séparés de Dieu; c'est la pensée d'attaque qui est à l'origine de notre sentiment de manquer; toutes les relations commencent en ce monde par les relations spéciales puisqu'elles commen­cent par la perception de séparation et de différences, que le Saint-Esprit doit alors corriger par le pardon, afin de rendre la relation sainte. Il y a deux formes de relations spéciales: la relation spéciale de haine qui justifie la pro­jection de la culpabilité par l'attaque, et celle d'amour spé­cial qui dissimule l'attaque sous l'illusion d'amour, laquelle nous fait croire que nos besoins spéciaux sont satisfaits par des personnes spéciales dotées de qualités spéciales, ce pour quoi nous les aimons: en ce sens l'amour spécial équivaut à la dépendance, qui entraîne mépris ou haine.


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Cette page, mise en ligne le 21-10-2008, a été consultée par 639 visiteurs
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