Alors que 40 millions de Français, et près de 2 milliards de personnes dans le monde, utilisent chaque jour un téléphone portable, 18 cancérologues – rassemblés autour de David Servan-Schreiber, auteur d’Anticancer (Robert Laffont), avec également le scientifique Joël de Rosnay - ont lancé il y a quelques jours un appel paru dans Le Journal du Dimanche, enjoignant les consommateurs à adopter certaines règles de prudence dans l’usage des téléphones portables.

Selon eux, nous serions aujourd’hui dans la même situation qu’il y a cinquante ans avec l’amiante ou le tabac : en clair, il existe un faisceau d’arguments scientifiques inquiétants sur les dangers d’une exposition à long terme (une étude suédoise a ainsi conclu récemment qu’après 10 ans d’usage d’un portable, le risque de développer une tumeur du cerveau était multiplié par 2), les publications se succèdent, mais sans jamais déboucher sur un diagnostic définitif - même si Interphone, la première étude épidémiologique menée dans 13 pays, devrait livrer ses conclusions en fin d’année.

Parmi les précautions recommandées par les cancérologues :

• interdire l’usage du portable aux enfants de moins de 12 ans,
  

• éviter d’avoir en permanence un téléphone sur soi et le porter plutôt avec la face "clavier" vers la peau le cas échéant,
  

• ne pas le garder près de son corps la nuit – tout particulièrement pour les femmes enceintes,
  

• privilégier l’envoi de SMS ou le kit piéton (bluetooth plutôt que filaire),
  

• si possible n’utiliser le portable que pour établir le contact ou pour de brèves conversations (les effets biologiques sont liés à la durée d’exposition) et rappeler d’un téléphone filaire plutôt que sans fil,
  

• rester à plus d’un mètre d’un téléphone en marche, et limiter l’utilisation lorsque le réseau est faible ou dans les transports (train, voiture, bus, métro).