Plus tard dans la même journée, le président Santos a commencé ainsi son discours d’investiture :
"Notre pays est un mélange merveilleux de cultures, de races, de talents, de ressources naturelles qui nous rend uniques dans le monde.
En reconnaissance de cette diversité ethnique et culturelle, ce matin je suis allé avec ma famille au grand temple cérémonial de Seiyu dans la Sierra Nevada de Santa Marta.
Nous y avons rencontré les chefs et les représentants des peuples Kogi, Arhuaco, Wiwa et Kankuamo, héritiers de l’ancienne culture Tayrona.
Ils nous ont précédé dans la possession de ces terres, et veillent encore depuis leurs réserves sur l’équilibre qui doit gouverner notre nation et notre relation avec l’univers.
Dans un acte symbolique aux significations transcendantales profondes, les « Mamas » m’ont confié un bâton et un collier avec quatre pierres.
L’une d’entre elles représente la Terre dont nous devons prendre soin.
Une autre représente l’Eau qui est la source de la vie.
Une autre représente la Nature avec laquelle nous devons être en harmonie.
La quatrième représente le Gouvernement, qui doit s’aligner avec l’ordre de la nature et la volonté du créateur.
La terre, l’eau, la nature et le bon gouvernement, ces précieux symboles seront partie intégrante du gouvernement que nous inaugurons aujourd’hui.
Le message de nos « Frères aînés, » les gardiens de l’équilibre universel, je le transmets aujourd’hui, rempli d’émotion, à plus de 45 millions de compatriotes venant de l’héritage indigène, de l’héritage espagnol, de la riche contribution africaine, et de tant d’autres régions qui ont fait ce que nous sommes.
C’est le message de la vie, de l’harmonie et de l’unité dans la diversité.
C’est le message de la Colombie sage et pacifique que nous voulons laisser à nos enfants.
Fidèle à ce message, je réitère solennellement aujourd’hui, sur cette place historique de Bolivar, que je présiderai un gouvernement d’unité nationale qui recherchera la prospérité sociale pour tous. »
Les aspirations d’un leader, aussi élevées soient-elles, sont toujours limitées par la qualité de la conscience collective de sa nation et du monde. Nous souhaitons que le nouveau président de la Colombie puisse, autant que possible, gouverner à la hauteur de son engagement auprès des « Frères aînés » de son pays.